ASSOCIATION
PROTECTION DEFENSE DE L’ENVIRONNEMENT
DE
BOURG FIDELE
Agrément N°
2000/ 456 -Membre de l’association nationale UNAVIC
c/o Mme Doe, 41, rue Charles de Gaulle 08230.
Bourg-Fidèle
contact Denise Schneider
voir
aussi : page
principale Bourg-Fidèle
Notre
association fut fondée en 1996, suite à la demande d’extension de
l’usine Métal Blanc. Cette entreprise, au cœur de Bourg Fidèle,
traite des batteries usagées et des déchets industriels non
ferreux, principalement importés. Bourg Fidèle est un charmant
village ardennais de quelques 700 âmes, en France, près de la
frontière belge. Nous défendons notre environnement, sinistré par
plusieurs métaux lourds, et avons fini par rejoindre les victimes de
sites similaires au nôtre, puis certains malades de l’environnement,
comme ceux de l’Allemagne, réunis dans une association
internationale. Cette lutte nous a permis de découvrir la grande et
inquiétante cause des métaux lourds, à présent mondiale.
Analyses
et alertes
Suite
à nos alertes, en 1998, la DDASS (Direction Départementale des
Affaires Sanitaires et Sociales) a fini par réaliser des
plombémies, pour une centaine d’enfants, riverains de
l’usine ou enfants de salariés. (Les effets de travail, la
voiture… peuvent être une source de contamination). Résultats :
41% des enfants du site ardennais
dépassaient le seuil d’alerte de 70 µg/l de plomb dans le sang ;
21 enfants sur 96 dépassaient le seuil de 100 µg/l, soit 22%. Selon
les attendus d’une récente décision de justice, 100 µg/l, c’est
le seuil « à partir duquel des effets graves et durables sur
la santé peuvent se produire. »
Nous
avons sollicité un directeur de recherches de L’INSERM. (Institut
National de la Santé et de la Recherche Médicale). Ce chercheur
nous a permis de découvrir, en 1998, que les plombémies
étaient « préoccupantes » pour
3 enfants sur 6, et pour 6 adultes sur 24, suite à un
dépistage, mené sur une trentaine de personnes volontaires,
riveraines de l’usine. Le taux d’un adulte s’est élevé
jusqu’à 283 µg/l ! Le Préfet de l’époque a envoyé un
courrier vengeur au Directeur de l’INSERM…
Nous
avons découvert que t ou te trace de vie a disparu dans le ruisseau
La Murée, selon les résultats d’une pêche électrique, divulgués
par la Fédération de la Pêche, le 4 septembre 1997. En 1989, la
truite, et d’autres espèces peuplaient encore la Murée.
Déjà
en 1998, nous avons réalisé des analyses de sédiments de la Murée.
Les résultats, alarmants, ont permis de démontrer à
l’administration l’ampleur du désastre. Ce sont les citoyens qui
alertent ; que fait l’administration ?
En
mars 1999, le préfet des Ardennes fut contraint d’interdire la
pêche dans plusieurs cours d’eau, pouvant être contaminés par
les eaux de ruissellement, outre les rejets directs de l’usine.
Les analyses de sédiments, enfin commanditées par la
Préfecture, confirmèrent les nôtres, et confirmèrent « le
risque conséquent p ou r la Meuse ». Le
taux d’arsenic, dans les sédiments du bassin de Witaker, réserve
potentielle d’eau potable se jetant dans la Meuse, dépasse près
de 160 fois le seuil, sans parler des taux très élevés de plomb,
de cadmium... La Murée se jette dans le bassin de Witaker. Plus
de cinq millions de personnes boivent les eaux de la Meuse.
Nous
avons démontré la présence de cadmium, de mercure, de zinc, de
manganèse, en quantités parfois surréalistes sur le site, outre le
plomb.
En
1997, selon le Ministère de l’Agriculture, les dioxines dans le
lait ne devraient pas dépasser « la valeur cible »,
de 1 picogramme TEQ/G. Le lait de deux de nos fermes contient
respectivement 1,97 et 1,45 pg/g de MG (matière grasse). En mars
1998, le ministère de l’Agriculture et de la Pêche ne
conclue pourtant « pas à une source d’émissions de
dioxines » ! ! ! D’ailleurs, dans les
émissions atmosphériques de l’usine du bourg, les dioxines
dépassent cinq fois la norme de 0,1 ng/N mètres cubes, d’après
un courrier de la préfecture, du 16 février 1999.
Actions
en justice
Notre
association a engagé une procédure, au tribunal administratif, il y
a quelques années. Echec total. La présidente de notre association
a payé de sa poche les 777 euros à
l’avocate de Charleville Mézières, pour laquelle l’aide
juridictionnelle avait pourtant été accordée. L’avocate
reconnaît son échec, et l’attribue à « la politique ».
Notre
association est aussi partie civile, parmi une trentaine de personnes
ou entités, au cours d’un procès que nous aurions aimé être
celui des métaux lourds. L’échec
n’est que apparent. Le pollueur est condamné à une amende de
100.000 euros. Mais nous sommes tous déboutés devant la Cour
d’Appel de Reims, selon le délibéré rendu le 7 novembre
2006. Et l’Avocat Général a lui-même déposé un mémoire, afin
de demander la cassation du jugement, s’alignant sur les sept
parties civiles qui ont également demandé la cassation.
Le
PDG de Métal Blanc avait été mis en examen, avec son entreprise,
en mai 99,
p ou r « mise en danger de la vie
d’autrui, administration de substances nuisibles, rejets en
eau d ou ce de substances nuisibles ou toxiques et non respect des
mises en demeure de l’administration ».
La
justice avait v ou lu faire fermer l’usine, en juillet 99.
La technologie inadéquate du
« recyclage de batteries » a généré une catastrophe
majeure, sanitaire, et écologique, sur notre site, comme sur
d’autres sites similaires.
L’usine
a alors continué de fonctionner, et le PDG, hors la loi, se
déclarant faussement « séquestré » , a
outrepassé la décision de la juge d’instruction.
La
c ou r d’appel de Reims, fin juillet 99, a interdit à Métal Blanc
de stocker ou traiter le plomb.
C’est
alors que des élus locaux, un syndicat en faveur des industriels,
comme le MEDEF, quelques villageois, et des salariés se sont
rassemblés, devant la Préfecture des Ardennes, à Charleville
Mézières. La mise en scène
était truquée, et les manifestants étaient eux- mêmes manipulés.
Si ces derniers ont obtenu gain de cause, c’est parce que le
Ministère de l’Industrie est omnipotent, et que la coalition des
pouvoirs de l’argent a supplanté jusqu’au bon sens. Le
Préfet allait
« tout faire pour sortir de l’impasse » des
manifestants qui bravaient -sans l’admettre- la descente aux enfers
des métaux lourds. Le Préfet contrait publiquement une décision
judiciaire salutaire.
Mais les Préfets sont voués à la dictature de l’emploi
industriel, et à d’occultes diktats, excluant l’intérêt
général, la séparation des pouvoirs, et même les fondements de la
société. Nous ne p ou vions continuer à être exposés aux métaux
lourds, à cause de leur cumul : dans l’organisme, et dans
l’environnement. Et certains des salariés de l’époque sont
condamnés, à présent, au redoutable saturnisme.
D’ailleurs, lors de cette manifestation, le peuple réuni devant
son Préfet se prosterna, en hommage non pas à la
patrie, mais au nom de la batterie. Le peuple respecta une minute de
silence, ce que le journal l’Ardennais a relaté dans ses annales.
Le rituel d’idolâtrie fut consommé, à la gloire de l’emploi
industriel subventionné, et à court terme.
La juge lucide qui avait voulu fermer l’usine polluante fut
mutée en Guyane ; ce « département » est ravagé
par le mercure des orpailleurs !
…Et
un n ou veau juge par interim permit à l’usine de continuer
de fonctionner, en septembre 1999.
Actions
médiatiques
Nos
actions de médiatisation ont permis de découvrir des
sites similaires au nôtre: dans l’Oise, dans le
Loiret, dans le Rhône, et à …Bruxelles, en Belgique.
Dans le Loiret, la situation était déjà connue par les services
sanitaires de l’état, depuis 98 ; de nombreux enfants sont
atteints de saturnisme, dans le Loiret, en vivant près de deux
entreprises, « recyclant » ou fabriquant des
batteries, et également en étant enfants de salariés.
Le
2 mars 99, sur F2, un film a relaté des séquences remarquables de
notre histoire. Le documentaire : « Un village sous le
choc », avec Mireille Dumas, a suscité une vive
émotion ; des appels téléphoniques ont fusé, depuis
plusieurs coins de France.
La
presse -allemande, néerlandaise, belge, et bien sûr française- a
diffusé des articles, au sujet de cette pollution, considérée
comme un cas d’école. Un article nous concernant est relaté par
exemple dans la revue « Ca m’intéresse », de juin
2002. La revue National Geographic de janvier 2007 évoque notre cas,
sur toute une page, et relève l’alarmant déficit et
même l’extinction des experts français, en matière de
toxicologie.
La
Belgique nous a d’abord honorés d’un très bel article, dans le
Soir Illustré du 20 janvier 1999, intitulé : « Bourg
Fidèle, le village aux bébés cadmium ». Mais le pollueur et
sa suite nient la présence de cadmium sur notre site. Puis un
article plus récent, à nouveau dans le Soir Illustré, est entaché
de propos déplaisants, à notre égard. La partialité de cet
article, en notre défaveur, est démontrée par les propos d’un
toxicologue connu. Lequel veut lui aussi occulter l’affaire
cadmium, tout en ne nous connaissant pas. A notre époque, la
connivence entre certains industriels et certains scientifiques
apparaît trop souvent trouble.
A
trois reprises, Nous Nous sommes exprimés durant une émission de
radio : « Terre à Terre », diffusée par France
Culture, le samedi mat in de 7 à 8 heures.
Eric
BRUNET, dans son livre « 60 millions de cobayes »,
consacre un chapitre à Bourg- Fidèle (éditions Albin Michel). Puis
suit le livre de Frédéric DENHEZ, édité par Delachaux et Niestlé.
Cet ouvrage est dédié à Larbi BOUGUERRA, écrivain, et à Denise
SCHNEIDER, tous les deux « inspirateurs de ce livre ».
Madame SCHNEIDER est la présidente de notre association. Enfin,
durant notre procès, le livre : « les Empoisonneurs »
est sorti, il nous consacre presque tout le chapitre sur « les
métaux qui plombent notre santé ». Ce livre, édité par
Albin Michel, est écrit par Vincent NOUZILLE.
Carences
de l’administration.
1.
Carences quant à l’étendue
spatiale, et à la gravité du désastre
L’administration
est incapable de cerner le fléau, dans son étendue spatiale.
Les produits de la terre sont interdits aux
humains, et aux animaux, dans un périmètre aléatoirement défini,
depuis novembre 1997. Un sol, à 1km500 de l’usine, vers Rocroi,
est déjà hautement atteint, y compris par le cadmium. La gangrène
gagne du terrain, d’année en année. La Préfecture répond que
selon la littérature, les taux des toxiques dans les sols diminuent,
quant on s’éloigne de leur source d’émission…Que font les
fonctionnaires, avec le cumul des métaux lourds dans les sols, que
fait-on avec la hauteur des cheminées, et la direction du vent…
Une
telle mauvaise foi nous met en péril, et la démocratie n’est plus
qu’un simulacre. Même cernés par le risque de crétinisme
hypothyroïdien, nous avons encore des sursauts de lucidité, et nous
constatons avec angoisse la progression du fléau.
La
préfecture des Ardennes refuse de considérer les nombreux
métaux lourds du site, formant entre eux un effet de synergie, et ne
retient en général que le plomb. La
DDASS préfère depuis quelque temps cataloguer l’inquiétant taux
de cadmium de Sulyvann dans la rubrique des « erreurs
d’analyses ». La DDASS avait pourtant découvert, en juin 98,
un taux de cadmium urinaire presque au double de la norme, pour
Sulyvann qui avait alors deux ans et demi. Les analyses
avaient été refaites trois fois. La santé de l’enfant est
atteinte. Nous souhaitons « déchélater » ce jeune,
resté sans soins depuis neuf ans, car nul ne sait, en France,
comment soigner un tel cas ; le cadmium serait impossible à
éliminer, ou à « chélater », selon la littérature
officielle. Le centre anti-poisons à Paris n’a pas même donné
suite au gros dossier que nous lui avions destiné.
Nous
avons trouvé du zinc, dans les sols,
et des abats d’animaux, il y dépassait largement les
seuils, en 2001. Les eaux souterraines en sont également atteintes.
La
DRIRE (Direction Régionale de l’industrie, de la recherche, et de
l’environnement) a reconnu elle même des pics de
mercure, relevés dans les jauges, autour de l’usine, en
2001. Nous avons donc cherché et tr ou vé du mercure au –
dessus du seuil, en 2002, dans le sol jouxtant l’école
du bourg, et il est combiné au plomb et au cadmium,
ces deux métaux dépassent également la norme, dans ce même sol.
Nous
nous inquiétons quant au manganèse;
il dépasse le seuil, de manière surréaliste, dans l’eau des
puits du village. Selon ANTEA, l’organisme financé par le pollueur
lui- même, et sauf erreur, les taux des eaux souterraines
atteignant près de quatre
millions de µg/l ; la norme de potabilité est de 40
µg/l. Ce manganèse est combiné
à d’autres métaux lourds, comme le plomb et le cadmium, également
au dessus du seuil, dans les puits. Les eaux souterraines,
sous l’usine, sont évidemment ravagées de métaux lourds,
d’autant plus que des déchets industriels stagnent au- dessus de
cette nappe d’eau. Ces déchets, utilisés comme remblais, devaient
être confinés en 2000, selon une promesse faite au juge
d’instruction. De report en report, l’ultime délai accordé par
la Préfecture a été fixé à la fin de 2006. Ces travaux sont-ils
enfin réalisés, et le cas échéant, de quelle manière ?
Le
manganèse et le mercure n’ont jamais été évoqués par la
Direction des Services Vétérinaires, lors de l’hécatombe des
animaux de ferme, en 2001. La Préfecture se focalisait sur le zinc,
oubliant…le pic de plomb de 400 kg ! A tâtons, avec l’énergie
du désespoir, Nous avons aussi retrouvé des doses de mercure
supérieures au seuil, dans l’herbe, durant cette hécatombe
d’animaux. En 2002, outre le mercure, Nous avons détecté du
manganèse en excès, dans l’herbe. C’est la présidente de
l’association qui prend à sa charge les frais d’analyses, malgré
peu de moyens. Les villageois ne soutiennent que faiblement
l’association, qui n’a guère de moyens financiers non plus.
Ce
n’est que récemment que nous avons compris que l’aluminium aussi
nous cerne et nous concerne. L’aluminium a été mis en corrélation
avec la maladie d’Alzheimer. Le manganèse génère le Parkinson de
type 2, « qu’on ne peut pas guérir », selon un
professeur d’université belge. Le manganèse, ravageant des
sources du site, et déjà en excès dans l’eau des robinets de
Revin, n’émeut pas l’administration. D’ailleurs, depuis
un an ou deux, des rajouts illicites de fabrications de baguette
d’étain, à l’usine, rallongent encore la liste des
poisons potentiels, sinon certains.
De
nombreux toxiques -identiques, dans nos organismes et dans
l’environnement- sont méconnus, éludés, niés, mis sur le
compte des vieilles fonderies… La
Gendarmerie Nationale de Rosny sous Bois a répertorié pour nous une
quantité de métaux-traces, en synergie. « Les douze
salopards », ce titre d’un film pourrait correspondre à
notre cortège mortifère ; mais douze, est- ce suffisant, c’est
une approximation qui ne cerne pas la réalité.
Depuis
le printemps 1999, plusieurs mares et cours d’eau sont interdits
d’accès aux animaux. Selon la Chambre d’Agriculture, à cette
époque, la mare des bovins était contaminée par de très hautes
doses de plomb, d’arsenic, de cadmium, dans le pré jouxtant
l’usine.
En
été 2006, des analyses d’eau de sources, au lieu –dit le Grand
Hongréau, se révèlent catastrophiques. Ces sources se répandaient
sur un lit de couleur rouille, irisée d’une pellicule
douteuse. Le manganèse arrive à 8000 µg/l, seuil 40 ; le fer
arrive à …1 million et demi de µg/l, seuil 200. Il faut y ajouter
le plomb, avec un taux de 245 µg/l, dix fois au- dessus du seuil ;
le cadmium arrive à un taux de 26 µg/l, cinq fois au- dessus
du seuil ; le nickel arrive à 137 µg/l, soit deux fois et demi
au- delà de la norme …La liste est non exhaustive. La
Préfecture ne bronche pas, face à une telle catastrophe, jouxtant
la frontière belge.
2. Sur
le plan médical
Il
faudrait reloger les victimes, selon l’INSERM, et ne plus
construire, « sur les parcelles les plus polluées »,
selon l’Institut de Veille Sanitaire.
Malgré cet avertissement, datant de 1999, de nouvelles
constructions s’érigent de toutes parts, au cœur du
village. La plupart des enfants atteints sont restés sur le site,
comme dans les autres régions contaminées.
Le
suivi médical, prôné par la DDASS sur certaines pages de résultats
d’analyses, n’est pas effectif. Aucun remède n’est proposé,
les « recommandations » de l’administration,
dérisoires, comme
sur tous
les sites similaires, consistent à demander aux parents de laver
souvent
leurs enfants, de leur couper
les ongles
courts…Nous
cherchons péniblement à trouver des chélateurs, voire une clinique
de l’environnement, à l’étranger, qui puisse alléger nos maux,
et minimiser les risques encourus.
Le
saturnisme des salariés est une fatalité, minimisée, subie durant
des décennies dans un état d’ignorance, quant
aux réalités sanitaires des sites comme le nôtre. Mais la
loi du silence se brise lentement.
Dans l’Oise, il y a quelques années, certains anciens salariés
frappés de saturnisme ont dénoncé publiquement leurs
inhumaines conditions de travail. Mais à l’époque, la plupart des
employés ne voulaient pas encore reconnaître les drames
inéluctables, inscrits dans la logique de « l’emploi »,
où il faut perdre sa vie, pour la gagner. Le tabou n’est parfois
brisé que lorsque la victime a quitté son usine insalubre.
3.
Les dangers sont occultés
L’accès
à la plaine de jeux est interdit, depuis 1997, mais un parking
a enterré les taux alarmants de plomb de ce terrain, à présent
sorti des annales.
C’est
nous qui alertons ; dans le meilleur des cas,
l’administration « prend des mesures », mais ces
mesures consistent en de lugubres interdits, à l’attention des
victimes. Il est interdit aux enfants de jouer sur la plaine de jeux,
mais il n’est pas interdit de vivre juste à côté de ce
danger permanent. Il est interdit de pêcher, de se baigner, de
cultiver la terre…mais souvent les gens l’ignorent. Parfois les
mesures consistent à ne pas en prendre, à demander « de
laisser les sols en l’état », en prônant la
plantation d’arbres, pour empêcher de nouvelles cultures…
Nous
sommes cernés de no man’s land, la terre, l’air et
les sédiments y sont source de dangers, parfois même fatals,
puisque des animaux sont décédés, en buvant l’eau du ruisseau la
Murée.
Mais
tou t est occulté : aucun panneau n’avertit le promeneur,
ignorant l’interdiction de baignade. Et certains animaux
sauvages mourront, intoxiqués, et nous mangerons du gibier malade…
Plusieurs
rapports administratifs contiennent de graves contre vérités.
La DRIRE écrit que « la nappe phréatique
n’est pas atteinte », alors que des analyses, antérieures à
ces écrits, fournies par l’administration elle–même, attestent
du contraire. Un bovin, décédé avec une plombémie significative,
« semble désormais guéri », selon un écrit de la
DRIRE, « qui vaut le détour ». La DSV (Direction des
Services Vétérinaires) écrit en juin 2001 qu’il n’y a pas de
problèmes, quant aux rejets de l’usine, alors qu’une
centaine d’animaux de ferme vient de périr dans des conditions
pitoyables. La DSV n’a-t-elle pas eu vent d’un violent pic de
plomb, de 400 kg en 2 mois, lors de cette hécatombe, et ignorait-
elle les pics de mercure, ayant sévi durant les mois précédents ?
On
peut sans cesse craindre le cumul du plomb avec d’autres toxiques,
sur des sites comme le nôtre. Les gros titres de la presse évoquent
invariablement le plomb, et le saturnisme. Le cadmium, par exemple,
« dix fois plus toxique que le plomb », est tout
simplement méconnu, en France, ce pays ignare, en matière de
toxicologie industrielle. Et à chaque pic, pour les sujets ne
pouvant éliminer les métaux lourds, soit 30% de la population, le
cumul s’installe dans les organismes
4.
Les victimes sont délaissées, même en grave
danger
Nous
n’obtenons pas toujours de réponse à nos courriers,
même un recommandé, envoyé à monsieur GLAVANY, ancien
ministre de l’agriculture, est resté sans réponse. Il était
signé par 12 fermiers désespérés, ayant perdu des bovins, lors
des hécatombes apocalyptiques, en 2001…
La
préfecture n’arrive pas à faire respecter de nombreux arrêtés,
qu’elle multiplie dans l’anarchie.
La
DDASS prône un irréaliste « bêchage » des sols
contaminés, sur une profondeur de 40 cm. Les nouvelles constructions
sont déconseillées, sur un périmètre incertain ; pourtant,
on construit, et nul ne sait où vont les terres excavées, qui
iront contaminer d’autres sols.
Face
à l’ampleur de notre catastrophe, les mesures prônées sont
vaines. Ce sont les victimes : salariés et riverains, qui
doivent « réduire » leur exposition au plomb. Les
riverains subissent une véritable atteinte aux droits les plus
fondamentaux de la personne. Ils ne devraient plus balayer, mais la
DDASS leur conseille de passer quotidiennement un chiffon
humide, sur les sols, et les meubles, p ou r traquer les poussières
plombées !
La
coalition des élus locaux, contre les victimes des métaux lourds
L’ancien
maire médecin du bourg a de nombreuses fois déclaré dans la presse
locale et nationale qu’il n’y avait pas de problème de santé
publique, dans son village. L’ordre
des médecins Nous a écrit que cet édile avait agi comme maire, et
non comme médecin ! Des plombémies, datant par exemple de juin
2002, signifient que le problème persiste, alors même que
le nouveau maire a diffusé des tracts lénifiants, en voulant
ignorer les pics de mercure et de plomb, en 2001.
Il s’agissait de pics, parmi d’autres « incidents »,
outre les rejets diffus, et chroniques, que nous
subissons, et qui nous condamnent au cumul inexorable des métaux,
dans nos corps, et notre environnement.
Le
comité de défense de l’usine Métal Blanc a proféré des menaces
de mort, à notre encontre, dans le « Charlie Hebdo »
du 8 septembre 99, en déclarant :
« Si l’usine avait fermé, il y aurait eu du plomb dans les
fusils »…Ce comité était présidé par le maire actuel du
village.
Notre
association a du mal à être entendue de manière soutenue par
les journalistes, locaux ou nationaux : ont- ils des consignes ?
L’indépendance de la presse s’est tant étriquée que notre
affaire ne surgit que sporadiquement, lors d’une séquence au
tribunal. Puis c’est le voile, jeté sur une affaire qui devrait
secouer le monde, d’autant plus qu’elle se répète.
La
justice, qui restait notre seul recours, a été bafouée, lors
de sa mission de protection
Après la décision de la cour d’appel de Reims, interdisant
à Métal Blanc de traiter le plomb, fin juillet 1999, le PDG de
l’usine a harangué ses salariés ; une « expédition
punitive », selon l’expression d’un journaliste, a
alors semé la terreur, durant près de huit jours.
Plusieurs dizaines d’individus ont barré les routes
locales, provoquant un accident.
Ils ont cerné la maison de notre trésorière, qui fut agressée
physiquement, et obligée de s’enfuir par l’arrière de sa
maison.
Ils ont déversé des tonnes de batteries usagées, devant
certains domiciles. Ces déchets toxiques, transportés par un engin
interdit en dehors de l’usine, ont rongé l’asphalte, devant la
maison d’un ancien ouvrier de Métal Blanc, partie civile. Ce
dernier avait été licencié pour cause de saturnisme, une
autre embauche fut impossible, et il avait dû survivre, avec un
maigre chômage, pendant 15 ans. La maison de cette victime fut en
outre barbouillée d’une peinture, qui reste visible,
fin 2002.
« L’expédition punitive » a aussi brisé les vitres de
la voiture, appartenant à la présidente de notre association.
Les vitres et la porte d’entrée de sa maison furent fracassées.
Des individus y sont entrés par effraction, proférant des menaces,
et saccageant la cuisine.
De l’acide toxique fut répandu sur une personne, et sur des
plantes de jardins.
Durant une soirée angoissante et prolongée, les agresseurs ont
séquestré les éleveurs, réunis au sein de leur association.
Au nom du mythe frelaté de l’emploi, les manifestants n’ont pas
concédé aux pacifiques fermiers locaux le droit séculaire de
poursuivre leur propre emploi, sans danger. Les fermiers,
victimes d’un fléau, ont perdu depuis lors une centaine d’animaux,
dans des conditions indignes de la France.
Les gendarmes, présents sur les lieux, face à la
séquestration des éleveurs, avaient la consigne de ne pas
intervenir. Ils n’ont pas verbalisé.
Certains d’entre nous ont fui la région, durant plusieurs jours,
ou semaines, selon le conseil des gendarmes, pour éviter les
effusions de sang. Les plaintes ont été classées sans suite, à
part celle de la présidente de l’association de défense de
l’environnement.
Le
préfet de l’époque, monsieur BARATON, a déclaré dans le journal
l’Ardennais, le 30 juillet 99, que les parties civiles –
impunément traquées, victimes de violentes agressions durant près
de huit j ou rs - que ces parties civiles étaient en réalité
victimes d’une « psychose ».
Un
député local, monsieur Philippe VUILQUE, a prétendu en juillet
1999, dans l’Ardennais, et sur internet, que la décision de la
juge, qui voulait fermer l’usine, que sa « décision »
était « idiote et imbécile ».
Nous
relatons les événements de juillet 1999, à Bourg Fidèle, en
dénonçant une duperie, où les salariés sont les premières
victimes, même s’il s’agit de victimes consentantes. En
outre, nous souhaitons faire découvrir au monde que les
fondements mêmes de la démocratie sont en danger, et de plus en
plus reniés, par nos élus eux – mêmes.
Le
terrorisme industriel a momentanément triomphé ; en septembre
1999, l’usine a redémarré avec sa pollution au plomb, et ses
autres métaux lourds.
L’usine,
se plaçant au – dessus des lois, s’est octroyé le droit de
continuer à menacer inexorablement nos santés ; des
enfants, arrivés sur le site depuis moins de deux ans, sont
déjà atteints. De janvier à juin 2002, la plombémie d’une
enfant de deux ans a grimpé de 120 µg/l à 137 µg/l.
Notre
tragédie sanitaire et écologique est encore ignorée du
monde, lui – même menacé
Il s’agit pourtant du fléau
mondial des métaux lourds. Les révélations, à propos du mercure
dans les amalgames dentaires, se multiplient ; même les
poissons sont suffisamment atteints par des métaux lourds, pour que
la DDASS nous déconseille par écrit d’en consommer pendant quinze
jours, avant de réaliser nos analyses, qui pourraient
être faussées par les métaux des poissons !
Nous
restons sans soins médicaux, bon nombre de nos enfants sont
pâles comme la mort, et présentent des atteintes, tant
mentales, et nerveuses, que physiques ; des adultes subissent
les affres d’une déchéance inexorable, parfois invalidante. Des
handicaps se précisent, sur le site, des fœtus meurent avant terme,
parfois par vagues, comme lors du pic de 2001…
Nos
moyens financiers sont nuls, alors que les subventions publiques ont
inondé l’usine polluante durant des années. Ce qui ne l’empêche
pas de licencier les malades du saturnisme. Nous n’avons pas
les moyens de nous soigner, ni d’établir des bilans et des contre
expertises, pour la justice. Nous ne savons d’ailleurs pas comment
nous soigner, mais nous savons qu’une partie du plomb par exemple
perdure des décennies dans l’organisme, et qu’il faut quitter la
source de nos contaminations, à cause du cumul des métaux lourds.
Donc, les plus atteints, les plus lucides, les plus nantis, sont
partis.
Nous
sommes presque abandonnés par le monde ; il faudrait que les
associations de défense de victimes et de l’environnement comptent
davantage de membres, pour faire masse, pour présenter un contre-
pouvoir, face au système, face à la manipulation.
Il
nous faudrait le
soutien des élus,
mais ils nous ont abandonnés, corps et biens. Des spécialistes
européens des métaux lourds (toxicologues, écotoxicologues,
hydrogéologues, chimistes, chercheurs indépendants…) doivent être
agrées, en vue des expertises judiciaires.
Dans notre cas, deux expertises médicales judiciaires sur trois sont
fausses, et sont un déni de nos constats médicaux, à l’étranger,
comme en France.
Les
experts compétents seraient plus forts, en se regroupant en comités
de scientifiques, qui interviendraient
auprès des gouvernements, des élus, et de la justice, pour
démontrer la gravité des fléaux tels que le nôtre, et pour
demander les solutions alternatives, en supprimant l’usage des
métaux lourds trop toxiques, et la technologie inadéquate de leur
retraitement. Les vaccins et les amalgames dentaires sont également
à la source d’un problème de santé publique.
Nous
remercions pour son aide précieuse un directeur de recherches de
l’INSERM. Les rares toxicologues
français ne nous
sont pas connus, si toutefois ils existent. Voudrait
– on les supprimer ? Un hôpital pour enfants, à Paris, n’a
pas voulu prendre en compte l’enfant atteint par le cadmium,
pour cause d’incompétence. Les écotoxicologues sont également
d’une rareté désespérante, en France. Alors que déjà, nous
sommes sur un bateau qui coule ; le fléau des métaux lourds
cerne le monde entier, y compris les océans.
Procès de Métal
Blanc en cassation. Un fiasco judiciaire et médical. Le 15.11. 2006.
Dans l'oeil du cyclone.
Atteintes par du plomb, des métaux lourds, et
des toxiques "non spécifiés", des victimes de l'usine
polluante Métal Blanc sont à présent propulsées dans l'oeil du
cyclone. L'avocat Général de Reims, monsieur P.PETITJEAN, a décidé
d'aller en cassation, le 10.11.2006, contre l'arrêt de la Cour
d'Appel, rendu le 7.11. La Cour d'Appel condamne le pollueur à
verser à l'Etat français une amende de 100.000 euros. La
quarantaine des parties civiles est déboutée ! La cassation ne
concernera que les coups et blessures involontaires, et la mise en
danger d'autrui.
Le calvaire des parties civiles atteint des
dimensions préoccupantes. Le paupérisme et des maladies lourdes
frappent inexorablement les victimes du site sinistré de Bourg
Fidèle, puisque nos métaux lourds, nos métalloïdes... sont des
poisons persistants, et cumulatifs, tant dans les sols et les
sédiments, que dans les organismes vivants.
Un fléau européen, et mondial.
L'affaire est européenne, puisque nos eaux de
sources, à une dizaine de km de la Belgique, contiennent 1 million
et demi de µg/l de fer, pour une norme de 200. On trouve aussi 8000
µg/l de manganèse, seuil 40. Le plomb, le cadmium, le nickel
dépassent plusieurs fois les normes de potabilité, dans ces mêmes
sources.
Le manganèse en excès génère le Parkinson
de type 2, celui qu'on ne peut pas guérir. Les atteintes
neurologiques et endocriniennes de plusieurs victimes du site ont
généré une dégradation mentale, y compris chez le "bébé
-cadmium", celui que la DDASS et l'IVS (Institut de Veille
Sanitaire) veulent occulter. Sur des sites similaires au nôtre,
comme celui de Métaleurop Pas- de -Calais, les instituteurs
dénoncent des retards scolaires flagrants. Des enfants naissent avec
le saturnisme, sur de tels sites, et sont voués à "un
crétinisme hypo- thyroïdien"...
Nous levons un énorme
scandale. Celui
des métaux lourds, comme le mercure, également présent sur notre
site. La Préfecture veut ignorer ce dernier poison, et tout
comme le manganèse, lui aussi éludé. Déjà
l'eau des robinets, à Revin, 10 km à l'aval, s'écoule
noire, ou rouge,
et dépasse le double
de la norme du manganèse.
Nos ruisseaux et fossés sont bordés de couleurs
rouille,
de taches épaisses, de pellicules irisées. La Meuse est menacée.
Les sols se gangrènent, toujours
plus loin, vers Rocroi, et Revin.
Dysfonctionnements, manipulations,
opacité.
La justice récompense donc l'Etat, qui a
laissé s'installer un fléau d'une telle gravité. L'Etat qui
continue de fermer les yeux sur la multiplicité de nos toxiques, et
sur la propagation du fléau. Les menaces en provenance de
Métal Blanc ont porté leurs fruits. Les populations restent
désinformées, alors même que la pêche, et les cultures restent
interdites !
En outre, deux experts médicaux judiciaires
sur trois pêchent par incompétence, omissions, et dénis, et
condamnent des malades chroniques. L'expertise d'un cancer
infantile rénal fulgurant, demandée par la justice, et déjà
financée, cette expertise n'a pas eu lieu, alors que la victime est
empoisonnée aux métaux lourds. La médecine française devrait
s’aligner sur les connaissances des experts médicaux européens.
Nous avons trouvé – parmi de nombreuses
anomalies, comme des hyper- phosphaturies- un déficit de cuivre,
dans les cheveux de plusieurs d’entre nous, et dans la salive d’une
personne atteinte. Le corps médical français peut-il expliquer et
soigner un déficit chronique de cuivre, combiné à d’autres
anomalies ?
L'avocat de Métal Blanc a remis ses dernières
conclusions en début d'audience. Ces conclusions sont donc
illégales. Et en outre, elles contiennent des logos inquiétants.
Et la situation administrative de l’usine n’est "pas
régularisée", depuis 35 ans…
voir
aussi : page
principale Bourg-Fidèle