vendredi 14 avril 2017

Présentation de l'association

ASSOCIATION PROTECTION DEFENSE  DE L’ENVIRONNEMENT
DE  BOURG  FIDELE
Agrément N° 2000/ 456 -Membre de l’association nationale UNAVIC  
 c/o Mme Doe, 41, rue Charles de Gaulle 08230. Bourg-Fidèle
contact Denise Schneider

Notre association fut fondée en 1996, suite à la demande d’extension de l’usine Métal Blanc. Cette entreprise, au cœur de Bourg Fidèle, traite  des batteries usagées et des déchets industriels non ferreux, principalement importés. Bourg Fidèle est un charmant  village ardennais de quelques 700 âmes, en France, près de la frontière belge. Nous défendons notre environnement, sinistré par plusieurs métaux lourds, et avons fini par rejoindre les victimes de sites similaires au nôtre, puis certains malades de l’environnement, comme ceux de l’Allemagne, réunis dans une association internationale. Cette lutte nous a permis de découvrir la grande et inquiétante cause des métaux lourds,  à présent mondiale.
 
Analyses et alertes
Suite à nos alertes, en 1998, la DDASS (Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales) a fini par  réaliser des plombémies, pour  une centaine d’enfants,  riverains de l’usine ou enfants de salariés. (Les effets de travail, la voiture… peuvent être une source de contamination). Résultats :  41% des enfants du site ardennais dépassaient le seuil d’alerte de 70 µg/l de plomb dans le sang ; 21 enfants sur 96 dépassaient le seuil de 100 µg/l, soit 22%. Selon les attendus d’une récente décision de justice, 100 µg/l, c’est le seuil « à partir duquel des effets graves et durables sur la santé peuvent se produire. »
Nous avons sollicité un directeur de recherches de L’INSERM. (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale). Ce chercheur  nous a permis de découvrir, en 1998, que les plombémies étaient « préoccupantes » pour 3 enfants sur 6, et pour 6 adultes sur 24,  suite à un dépistage,  mené sur une trentaine de personnes volontaires, riveraines de l’usine. Le  taux d’un adulte s’est élevé jusqu’à 283 µg/l ! Le Préfet de l’époque a envoyé un courrier vengeur au Directeur de l’INSERM…
Nous avons découvert que t ou te trace de vie a disparu dans le ruisseau La Murée, selon les résultats d’une pêche électrique, divulgués par la Fédération de la Pêche, le 4 septembre 1997. En 1989, la truite, et d’autres espèces  peuplaient encore la Murée.
Déjà en 1998, nous avons réalisé des analyses de sédiments de la Murée. Les résultats, alarmants, ont permis de démontrer à l’administration l’ampleur du désastre. Ce sont les citoyens qui alertent ;  que fait l’administration ?
En mars 1999, le préfet des Ardennes fut contraint d’interdire la pêche dans plusieurs cours d’eau, pouvant être contaminés par les eaux de ruissellement, outre les rejets directs de l’usine. Les  analyses de sédiments, enfin commanditées par la Préfecture, confirmèrent les nôtres, et confirmèrent « le risque conséquent p ou r la Meuse ». Le taux d’arsenic, dans les sédiments du bassin de Witaker, réserve potentielle d’eau potable se jetant dans la Meuse, dépasse près de 160 fois le seuil, sans parler des taux très élevés de plomb, de cadmium... La Murée se jette dans le bassin de Witaker. Plus de cinq millions de personnes boivent les eaux de la Meuse.
Nous avons démontré la présence de cadmium, de mercure, de zinc, de manganèse, en quantités parfois surréalistes sur le site, outre le plomb.
En 1997, selon le Ministère de l’Agriculture, les dioxines dans le lait ne devraient pas dépasser « la valeur cible »,  de 1 picogramme TEQ/G. Le lait de deux de nos fermes contient respectivement 1,97 et 1,45 pg/g de MG (matière grasse). En mars 1998, le ministère de l’Agriculture et de la Pêche  ne conclue pourtant « pas  à une source d’émissions de dioxines » ! ! ! D’ailleurs, dans les émissions atmosphériques de l’usine du bourg, les dioxines dépassent cinq fois la norme de 0,1 ng/N mètres cubes, d’après un courrier de la préfecture, du 16 février 1999.

Actions en justice
Notre association a engagé une procédure, au tribunal administratif, il y a quelques années. Echec total. La présidente de notre association a payé de sa poche les 777 euros à l’avocate de Charleville Mézières, pour laquelle l’aide juridictionnelle avait pourtant été accordée. L’avocate reconnaît son échec, et l’attribue à « la politique ».
Notre association est aussi partie civile, parmi une trentaine de personnes ou entités, au cours d’un procès que nous aurions aimé être celui des métaux lourds. L’échec n’est que apparent. Le pollueur est condamné à une amende de 100.000 euros. Mais nous sommes tous déboutés  devant la Cour d’Appel de Reims,  selon le délibéré rendu le 7 novembre 2006. Et l’Avocat Général a lui-même déposé un mémoire, afin de demander la cassation du jugement, s’alignant sur les sept parties civiles qui ont également demandé la cassation.
Le PDG de Métal Blanc avait été mis en examen, avec son entreprise, en mai 99, p ou r « mise en danger de la vie d’autrui, administration de  substances nuisibles, rejets en eau d ou ce de substances nuisibles ou toxiques et non respect des mises en demeure de l’administration ».    
La justice avait v ou lu faire fermer l’usine, en juillet 99. La technologie inadéquate  du « recyclage de batteries » a généré une catastrophe majeure, sanitaire, et écologique, sur notre site, comme sur d’autres sites similaires.
L’usine a alors continué de fonctionner, et le PDG, hors la loi, se déclarant faussement « séquestré » ,  a outrepassé la décision de la juge d’instruction.
La c ou r d’appel de Reims, fin juillet 99, a interdit à Métal Blanc de stocker ou traiter le plomb.
C’est alors que des élus locaux, un syndicat en faveur des industriels, comme le MEDEF, quelques villageois, et des salariés se sont rassemblés,  devant la Préfecture des Ardennes, à Charleville Mézières. La mise en scène était truquée, et les manifestants étaient eux- mêmes manipulés. Si ces derniers ont obtenu gain de cause, c’est parce que le Ministère de l’Industrie est omnipotent, et que la coalition des pouvoirs de l’argent a supplanté jusqu’au bon sens. Le Préfet  allait « tout faire pour  sortir de l’impasse » des manifestants qui bravaient -sans l’admettre- la descente aux enfers des métaux lourds. Le Préfet contrait publiquement une décision judiciaire salutaire.
Mais les Préfets sont voués à la dictature de l’emploi industriel, et à d’occultes diktats, excluant l’intérêt général, la séparation des pouvoirs, et même les fondements de la société. Nous ne p ou vions continuer à être exposés aux métaux lourds, à cause de leur cumul : dans l’organisme, et dans l’environnement. Et certains des salariés de l’époque sont condamnés, à présent, au redoutable saturnisme.
D’ailleurs, lors de cette manifestation, le peuple réuni devant son Préfet se prosterna, en hommage  non pas à  la patrie, mais au nom de la batterie. Le peuple respecta une minute de silence, ce que le journal l’Ardennais a relaté dans ses annales.  Le rituel d’idolâtrie fut consommé, à la gloire de l’emploi industriel subventionné, et à court terme.
La juge lucide qui avait voulu fermer l’usine polluante fut  mutée en Guyane ; ce « département » est ravagé  par le mercure des orpailleurs !
Et un n ou veau juge par interim  permit à l’usine de continuer de fonctionner, en septembre 1999.
 
Actions médiatiques
Nos actions de médiatisation ont permis de découvrir des sites similaires au nôtre:   dans l’Oise, dans le Loiret,  dans le Rhône, et à …Bruxelles, en Belgique.  Dans le Loiret, la situation était déjà connue par les services sanitaires de l’état, depuis 98 ; de nombreux enfants sont atteints de saturnisme, dans le Loiret, en vivant près de deux entreprises, « recyclant »  ou fabriquant des batteries, et également en étant  enfants de salariés.
Le 2 mars 99, sur F2, un film a relaté des séquences remarquables de notre histoire. Le documentaire : « Un village sous le choc », avec Mireille Dumas,  a suscité une vive émotion ; des appels téléphoniques ont fusé, depuis plusieurs coins de France.
La presse -allemande, néerlandaise, belge, et bien sûr française-  a diffusé des articles, au sujet de cette pollution, considérée comme un cas d’école. Un article nous concernant est relaté par exemple dans la revue « Ca m’intéresse », de juin 2002. La revue National Geographic de janvier 2007 évoque notre cas, sur toute une page, et relève  l’alarmant  déficit et même l’extinction des experts français, en matière de toxicologie.
La Belgique nous a d’abord honorés d’un très bel article, dans le Soir Illustré du 20 janvier 1999, intitulé : « Bourg Fidèle, le village aux bébés cadmium ». Mais le pollueur et sa suite nient la présence de cadmium sur notre site. Puis un article plus récent, à nouveau dans le Soir Illustré, est entaché de propos déplaisants, à notre égard.  La partialité de cet article, en notre défaveur, est démontrée par les propos d’un toxicologue connu. Lequel veut lui aussi occulter l’affaire cadmium, tout en ne nous connaissant pas. A notre époque, la connivence entre certains industriels et certains scientifiques  apparaît trop souvent trouble.
A trois reprises, Nous Nous sommes exprimés durant une émission de radio : « Terre à Terre », diffusée par France Culture, le samedi mat in de 7 à 8 heures.
Eric BRUNET, dans son livre « 60 millions de cobayes », consacre un chapitre à Bourg- Fidèle (éditions Albin Michel). Puis suit le livre de Frédéric DENHEZ, édité par Delachaux et Niestlé. Cet ouvrage est dédié à Larbi BOUGUERRA, écrivain, et à Denise SCHNEIDER, tous les deux «  inspirateurs de ce livre ». Madame SCHNEIDER est la présidente de notre association. Enfin, durant notre procès, le livre : « les Empoisonneurs » est sorti, il nous consacre  presque tout le chapitre sur « les métaux qui plombent notre santé ». Ce livre, édité par Albin Michel, est écrit par Vincent NOUZILLE.

Carences de l’administration.
1.       Carences quant à l’étendue spatiale, et à la gravité du désastre
L’administration  est incapable de cerner le fléau, dans son étendue spatiale. Les produits de la terre sont interdits aux  humains, et aux animaux, dans un périmètre aléatoirement défini, depuis novembre 1997. Un sol, à 1km500 de l’usine, vers Rocroi, est déjà hautement atteint, y compris par le cadmium. La gangrène gagne du terrain, d’année en année. La Préfecture répond que selon la littérature, les taux des toxiques dans les sols diminuent, quant on s’éloigne de leur source d’émission…Que font les fonctionnaires, avec le cumul des métaux lourds dans les sols, que fait-on avec la hauteur des cheminées, et la direction du vent…
Une telle mauvaise foi nous met en péril, et la démocratie n’est plus qu’un simulacre. Même cernés par le risque de crétinisme hypothyroïdien, nous avons encore des sursauts de lucidité, et nous constatons avec angoisse  la progression du fléau.
La préfecture des Ardennes  refuse de considérer les nombreux métaux lourds du site, formant entre eux un effet de synergie, et ne retient en général que le plomb. La DDASS préfère depuis quelque temps cataloguer l’inquiétant taux  de cadmium de Sulyvann dans la rubrique des « erreurs d’analyses ». La DDASS avait pourtant découvert, en juin 98, un taux de cadmium urinaire presque au double de la norme, pour Sulyvann qui  avait alors deux ans et demi. Les analyses avaient  été refaites trois fois. La santé de l’enfant est  atteinte. Nous souhaitons « déchélater » ce jeune, resté sans soins depuis neuf ans, car nul ne sait, en France, comment soigner un tel cas ; le cadmium serait impossible à éliminer, ou à « chélater », selon la littérature officielle. Le centre anti-poisons à Paris n’a pas même donné suite au gros dossier que nous lui avions destiné.
Nous avons trouvé du zinc, dans les sols, et des abats d’animaux,  il y  dépassait largement les seuils, en 2001. Les eaux souterraines en sont également atteintes.
La DRIRE (Direction Régionale de l’industrie, de la recherche, et de l’environnement)  a reconnu elle même des pics  de mercure,  relevés dans les jauges, autour de l’usine, en 2001. Nous avons donc cherché et tr ou vé du mercure au – dessus du seuil, en 2002, dans le sol jouxtant l’école du bourg, et il est combiné au plomb et au cadmium, ces deux métaux dépassent également la norme, dans ce même sol.
Nous nous  inquiétons quant au manganèse; il dépasse le seuil, de manière surréaliste, dans l’eau des puits du village. Selon ANTEA, l’organisme financé par le pollueur lui- même, et sauf erreur, les taux des eaux souterraines  atteignant près de quatre millions de µg/l ; la norme  de potabilité est de 40 µg/l. Ce manganèse  est combiné à d’autres métaux lourds, comme le plomb et le cadmium, également au dessus du seuil, dans les puits. Les eaux souterraines, sous  l’usine, sont évidemment ravagées de métaux lourds, d’autant plus que des déchets industriels stagnent au- dessus de cette nappe d’eau. Ces déchets, utilisés comme remblais, devaient être confinés en 2000, selon une promesse faite au juge d’instruction. De report en report, l’ultime délai accordé par la Préfecture a été fixé à la fin de 2006. Ces travaux sont-ils enfin réalisés, et le cas échéant, de quelle manière ?
Le manganèse et le mercure  n’ont jamais été évoqués par la Direction des Services Vétérinaires, lors de l’hécatombe des animaux de ferme, en 2001. La Préfecture se focalisait sur le zinc, oubliant…le pic de plomb de 400 kg ! A tâtons, avec l’énergie du désespoir, Nous avons aussi retrouvé des doses de mercure supérieures au seuil, dans l’herbe,  durant cette hécatombe d’animaux. En 2002, outre le mercure, Nous avons détecté du manganèse en excès,  dans l’herbe. C’est la présidente de l’association qui prend à sa charge les frais d’analyses, malgré peu de moyens. Les villageois ne soutiennent que faiblement l’association, qui n’a guère de moyens financiers non plus.
Ce n’est que récemment que nous avons compris que l’aluminium aussi nous cerne et nous concerne. L’aluminium a été mis en corrélation avec la maladie d’Alzheimer. Le manganèse génère le Parkinson de type 2, « qu’on ne peut pas guérir », selon un professeur d’université belge. Le manganèse, ravageant des sources du site, et déjà en excès dans l’eau des robinets de Revin, n’émeut pas l’administration. D’ailleurs, depuis  un an ou deux, des rajouts illicites de fabrications de baguette d’étain, à l’usine,  rallongent encore la  liste des poisons potentiels, sinon certains.
De nombreux toxiques -identiques, dans nos organismes et dans l’environnement-  sont méconnus, éludés, niés, mis sur le compte des vieilles fonderies…  La Gendarmerie Nationale de Rosny sous Bois a répertorié pour nous une quantité  de métaux-traces, en synergie. « Les douze salopards », ce titre d’un film pourrait correspondre à notre cortège mortifère ; mais douze, est- ce suffisant, c’est une approximation qui ne cerne pas la réalité.
Depuis le printemps 1999, plusieurs mares et cours d’eau sont interdits d’accès aux animaux. Selon la Chambre d’Agriculture, à cette époque, la mare des bovins était contaminée par de très hautes doses de plomb, d’arsenic, de cadmium, dans le pré jouxtant l’usine.
En été 2006, des analyses d’eau de sources, au lieu –dit le Grand Hongréau, se révèlent catastrophiques. Ces sources se répandaient sur un lit de couleur rouille, irisée d’une  pellicule douteuse. Le manganèse arrive à 8000 µg/l, seuil 40 ; le fer arrive à …1 million et demi de µg/l, seuil 200. Il faut y ajouter le plomb, avec un taux de 245 µg/l, dix fois au- dessus du seuil ; le cadmium arrive à  un taux de 26 µg/l, cinq fois au- dessus du seuil ; le nickel arrive à 137 µg/l, soit deux fois et demi au- delà de la norme …La liste est non exhaustive. La Préfecture ne bronche pas, face à une telle catastrophe, jouxtant la frontière belge.
2.      Sur le plan médical
Il faudrait reloger les victimes, selon l’INSERM, et ne plus construire, « sur les parcelles les plus polluées », selon l’Institut de Veille Sanitaire. Malgré cet avertissement, datant de 1999, de nouvelles constructions s’érigent de toutes parts, au cœur du  village. La plupart des enfants atteints sont restés sur le site, comme dans les autres régions contaminées.
Le suivi médical, prôné par la DDASS sur certaines pages de résultats d’analyses, n’est pas effectif. Aucun remède n’est proposé, les « recommandations » de l’administration, dérisoires, comme sur tous les sites similaires, consistent à demander aux parents de laver souvent leurs enfants, de leur couper  les ongles courts…Nous cherchons péniblement à trouver des chélateurs, voire une clinique de l’environnement, à l’étranger, qui puisse alléger nos maux, et minimiser les risques encourus.
 
Le saturnisme des salariés est une fatalité, minimisée, subie durant des décennies dans un état d’ignorance, quant aux réalités sanitaires des  sites comme le nôtre. Mais la loi du silence se brise lentement.
Dans l’Oise, il y a quelques années, certains anciens salariés frappés de saturnisme  ont dénoncé publiquement leurs inhumaines conditions de travail. Mais à l’époque, la plupart des employés ne voulaient pas encore reconnaître les drames inéluctables, inscrits dans la logique de « l’emploi », où il faut perdre sa vie, pour la gagner. Le tabou n’est parfois brisé que lorsque la victime a quitté son usine insalubre.
 
3.      Les dangers sont occultés
L’accès à la plaine de jeux est interdit, depuis 1997, mais un parking  a enterré les taux alarmants de plomb de ce terrain, à présent sorti des annales.
C’est nous qui  alertons ; dans le meilleur des cas, l’administration « prend des mesures », mais ces mesures consistent en de lugubres interdits, à l’attention des victimes. Il est interdit aux enfants de jouer sur la plaine de jeux, mais il n’est pas interdit de  vivre juste à côté de ce danger permanent. Il est interdit de pêcher, de se baigner, de cultiver la terre…mais souvent les gens l’ignorent. Parfois les mesures consistent à ne pas en prendre, à demander « de laisser  les sols en l’état », en prônant la plantation  d’arbres, pour empêcher de nouvelles cultures…
Nous sommes cernés de   no man’s land, la terre, l’air et les sédiments y sont source de dangers, parfois même fatals, puisque des animaux sont décédés, en buvant l’eau du ruisseau la Murée.
Mais tou t est occulté : aucun panneau n’avertit le promeneur, ignorant l’interdiction de baignade. Et certains  animaux sauvages mourront, intoxiqués, et nous mangerons du gibier malade…
Plusieurs rapports administratifs contiennent de graves contre vérités. La DRIRE écrit que « la nappe phréatique n’est pas atteinte », alors que des analyses, antérieures à ces écrits, fournies par l’administration elle–même, attestent du contraire. Un bovin, décédé avec une plombémie significative, « semble désormais guéri », selon un écrit de la DRIRE, « qui vaut le détour ». La DSV (Direction des Services Vétérinaires) écrit en juin 2001 qu’il n’y a pas de problèmes, quant aux  rejets de l’usine, alors qu’une centaine d’animaux de ferme vient de périr dans des conditions pitoyables. La DSV n’a-t-elle pas eu vent d’un violent pic de plomb, de 400 kg en 2 mois, lors de cette hécatombe, et ignorait- elle les pics de mercure, ayant sévi durant les mois précédents ?
On peut sans cesse craindre le cumul du plomb avec d’autres toxiques, sur des sites comme le nôtre. Les gros titres de la presse évoquent invariablement le plomb, et le saturnisme. Le cadmium, par exemple, « dix fois plus toxique que le plomb », est tout simplement méconnu, en France, ce pays ignare, en matière de toxicologie industrielle. Et à chaque pic, pour les sujets ne pouvant éliminer les métaux lourds, soit 30% de la population, le cumul s’installe dans les organismes
4.     Les victimes sont délaissées, même en grave danger
Nous n’obtenons pas toujours de réponse à nos courriers, même un recommandé, envoyé à monsieur GLAVANY, ancien  ministre de l’agriculture, est resté sans réponse. Il était  signé par 12 fermiers désespérés, ayant perdu des bovins, lors des hécatombes apocalyptiques, en 2001…
La préfecture n’arrive pas à faire respecter de nombreux arrêtés, qu’elle multiplie dans l’anarchie.  
La DDASS prône un irréaliste « bêchage » des sols contaminés, sur une profondeur de 40 cm. Les nouvelles constructions sont déconseillées, sur un périmètre incertain ; pourtant, on construit,  et nul ne sait où vont les terres excavées, qui iront contaminer d’autres sols.
Face à l’ampleur de notre catastrophe, les mesures prônées sont vaines. Ce sont les victimes : salariés et riverains, qui doivent « réduire » leur exposition au plomb. Les riverains subissent une véritable atteinte aux droits les plus fondamentaux de la personne. Ils ne devraient plus balayer, mais la DDASS  leur conseille de passer quotidiennement un chiffon humide, sur les sols, et les meubles, p ou r traquer les poussières plombées !

La coalition des élus locaux, contre les victimes des métaux lourds
L’ancien  maire médecin du bourg a de nombreuses fois déclaré dans la presse locale et nationale qu’il n’y avait pas de problème de santé publique, dans son village. L’ordre des médecins Nous a écrit que cet édile avait agi comme maire, et non comme médecin ! Des plombémies, datant par exemple de juin 2002, signifient que le problème persiste, alors même que le nouveau maire a diffusé des tracts lénifiants, en voulant ignorer les pics de mercure et de plomb, en 2001. Il s’agissait de pics, parmi d’autres « incidents », outre les rejets diffus, et chroniques, que nous subissons, et qui nous condamnent au cumul inexorable des métaux, dans nos corps, et notre environnement.
Le comité de défense de l’usine Métal Blanc a proféré des menaces de mort, à notre encontre, dans  le « Charlie Hebdo » du 8 septembre 99, en déclarant : « Si l’usine avait fermé, il y aurait eu du plomb dans les fusils »…Ce comité était présidé par le maire actuel du village.
Notre association a du mal à être entendue de manière soutenue  par les journalistes, locaux ou nationaux : ont- ils des consignes ? L’indépendance de la presse s’est tant étriquée que notre affaire ne surgit que sporadiquement, lors d’une séquence au tribunal. Puis c’est le voile, jeté sur une affaire qui devrait secouer le monde, d’autant plus qu’elle se répète.
La justice, qui restait notre seul recours, a été bafouée, lors de sa mission  de protection 
 
Après la décision de la cour d’appel de Reims,  interdisant à Métal Blanc de traiter le plomb, fin juillet 1999, le PDG de l’usine a harangué ses salariés ; une « expédition punitive », selon l’expression d’un journaliste,  a alors semé la terreur, durant près de huit jours.
Plusieurs  dizaines d’individus ont  barré les routes locales, provoquant un accident.
Ils ont cerné la maison de notre trésorière, qui fut agressée physiquement, et obligée de  s’enfuir par l’arrière de sa maison.
Ils ont  déversé des tonnes de batteries usagées, devant certains domiciles. Ces déchets toxiques, transportés par un engin interdit en dehors de l’usine, ont rongé l’asphalte, devant la maison d’un ancien ouvrier de Métal Blanc,  partie civile. Ce dernier avait été licencié pour cause de saturnisme,  une autre embauche fut impossible, et il avait dû survivre, avec un maigre chômage, pendant 15 ans. La maison de cette victime fut en outre barbouillée  d’une  peinture, qui reste visible, fin 2002.
« L’expédition punitive » a aussi brisé les vitres de la voiture, appartenant à  la présidente de notre association. Les vitres et la porte d’entrée de sa maison furent fracassées. Des individus y sont entrés par effraction, proférant des menaces, et saccageant la cuisine.
De l’acide toxique fut répandu sur une  personne, et sur des plantes de jardins.
Durant une soirée angoissante et prolongée, les agresseurs ont séquestré les éleveurs,  réunis au sein de leur association. Au nom du mythe frelaté de l’emploi, les manifestants n’ont pas concédé aux pacifiques fermiers locaux le droit séculaire  de poursuivre leur propre emploi, sans danger.  Les fermiers, victimes d’un fléau, ont perdu depuis lors une centaine d’animaux, dans des conditions indignes de la France.
Les gendarmes, présents sur les lieux,   face à la séquestration des éleveurs, avaient la consigne de ne pas intervenir. Ils  n’ont pas verbalisé.
Certains d’entre nous ont fui la région, durant plusieurs jours, ou semaines, selon le conseil des gendarmes, pour éviter les effusions de sang. Les plaintes ont été classées sans suite, à part celle de la présidente de l’association  de défense de l’environnement.
Le préfet de l’époque, monsieur BARATON, a déclaré dans le journal l’Ardennais, le 30 juillet 99, que les  parties civiles – impunément traquées, victimes de violentes agressions durant près de huit j ou rs - que ces parties civiles étaient en réalité victimes d’une « psychose ».
Un député local, monsieur Philippe VUILQUE, a prétendu en juillet 1999, dans l’Ardennais, et sur internet, que la décision de la juge, qui voulait fermer l’usine, que sa « décision » était « idiote et imbécile ».
Nous relatons les événements de juillet 1999, à Bourg Fidèle, en dénonçant une duperie, où les  salariés sont les premières victimes, même s’il s’agit de victimes  consentantes. En outre, nous souhaitons  faire découvrir au monde que les fondements mêmes de la démocratie sont en danger, et de plus en plus reniés, par nos élus eux – mêmes.
Le terrorisme industriel a momentanément triomphé ; en septembre 1999, l’usine a redémarré avec sa pollution au plomb, et ses autres métaux lourds.
L’usine, se plaçant au – dessus des lois, s’est octroyé le droit de continuer à menacer  inexorablement nos santés ; des enfants,  arrivés sur le site depuis moins de deux ans, sont déjà atteints. De janvier à juin 2002, la plombémie d’une enfant de deux ans a grimpé de 120 µg/l à 137 µg/l.
 
Notre tragédie sanitaire et écologique est  encore ignorée du monde, lui – même menacé
 
Il s’agit pourtant du fléau mondial des métaux lourds. Les révélations, à propos du mercure dans les amalgames dentaires, se multiplient ; même les poissons sont suffisamment atteints par des métaux lourds, pour que la DDASS nous déconseille par écrit d’en consommer pendant quinze jours, avant de réaliser nos analyses, qui   pourraient être faussées par les métaux des poissons !
Nous restons sans soins médicaux,  bon nombre de nos enfants sont pâles comme la mort, et présentent des atteintes,  tant mentales, et nerveuses, que physiques ; des adultes subissent les affres d’une déchéance inexorable, parfois invalidante. Des handicaps se précisent, sur le site, des fœtus meurent avant terme, parfois par vagues, comme lors du pic de 2001…
Nos moyens financiers sont nuls, alors que les subventions publiques ont inondé l’usine polluante durant des années. Ce qui ne l’empêche pas de licencier les malades du  saturnisme. Nous n’avons pas les moyens de nous soigner, ni d’établir des bilans et des contre expertises, pour la justice. Nous ne savons d’ailleurs pas comment nous soigner, mais nous savons qu’une partie du plomb par exemple perdure des décennies dans l’organisme, et qu’il faut quitter la source de nos contaminations, à cause du cumul des métaux lourds. Donc, les plus atteints, les plus lucides, les plus nantis,  sont partis.
Nous sommes presque abandonnés par le monde ; il faudrait que les associations de défense de victimes et de l’environnement comptent davantage de membres, pour faire masse, pour présenter un contre- pouvoir, face au système, face à la manipulation.
Il nous faudrait le soutien des élus, mais ils nous ont abandonnés, corps et biens. Des spécialistes européens des métaux lourds (toxicologues, écotoxicologues, hydrogéologues, chimistes, chercheurs indépendants…) doivent être agrées, en vue des expertises judiciaires. Dans notre cas, deux expertises médicales judiciaires sur trois sont fausses, et sont un déni de nos constats médicaux, à l’étranger, comme en France.
Les experts compétents seraient plus forts, en se regroupant en comités de scientifiques, qui interviendraient auprès des gouvernements, des élus, et de la justice, pour démontrer la gravité des fléaux tels que le nôtre, et pour demander les solutions alternatives, en supprimant l’usage des métaux lourds trop toxiques, et la technologie inadéquate de leur  retraitement. Les vaccins et les amalgames dentaires sont également à la source d’un problème de santé publique.
Nous remercions pour son aide précieuse un directeur de recherches de l’INSERM. Les rares toxicologues français ne nous sont pas  connus, si toutefois ils existent. Voudrait – on les supprimer ? Un hôpital pour enfants, à Paris, n’a pas voulu prendre en  compte l’enfant atteint par le cadmium, pour cause d’incompétence. Les écotoxicologues sont également d’une rareté désespérante, en France. Alors que déjà, nous sommes sur un bateau qui coule ; le fléau des métaux lourds cerne le monde entier, y compris les océans.
Procès de Métal Blanc en cassation. Un fiasco judiciaire et médical. Le 15.11. 2006.
Dans l'oeil du cyclone.
Atteintes par du plomb, des métaux lourds, et des toxiques "non spécifiés", des victimes de l'usine polluante Métal Blanc sont à présent propulsées dans l'oeil du cyclone. L'avocat Général de Reims, monsieur P.PETITJEAN, a décidé d'aller en cassation, le 10.11.2006, contre l'arrêt de la Cour d'Appel, rendu le 7.11. La Cour d'Appel condamne le pollueur à verser à l'Etat français une amende de 100.000 euros. La quarantaine des parties civiles est déboutée ! La cassation ne concernera que les coups et blessures involontaires, et la mise en danger d'autrui.
Le calvaire des parties civiles atteint des dimensions préoccupantes. Le paupérisme et des maladies lourdes frappent inexorablement les victimes du site sinistré de Bourg Fidèle, puisque nos métaux lourds, nos métalloïdes... sont des poisons persistants, et cumulatifs, tant dans les sols et les sédiments, que dans les organismes vivants.
Un fléau européen, et mondial.
L'affaire est européenne, puisque nos eaux de sources, à une dizaine de km de la Belgique, contiennent 1 million et demi de µg/l de fer, pour une norme de 200. On trouve aussi 8000 µg/l de manganèse, seuil 40. Le plomb, le cadmium, le nickel dépassent plusieurs fois les normes de potabilité, dans ces mêmes sources.
Le manganèse en excès génère le Parkinson de type 2, celui qu'on ne peut pas guérir. Les atteintes neurologiques et endocriniennes de plusieurs victimes du site ont généré une dégradation mentale, y compris chez le "bébé -cadmium", celui que la DDASS et l'IVS (Institut de Veille Sanitaire) veulent occulter. Sur des sites similaires au nôtre, comme celui de Métaleurop Pas- de -Calais, les instituteurs dénoncent des retards scolaires flagrants. Des enfants naissent avec le saturnisme, sur de tels sites, et sont voués à "un crétinisme hypo- thyroïdien"...
Nous levons un énorme scandale. Celui des métaux lourds, comme le mercure, également présent sur notre site. La Préfecture veut ignorer ce dernier poison, et tout comme le manganèse, lui aussi éludé. Déjà l'eau des robinets, à Revin, 10 km à l'aval, s'écoule noire, ou rouge, et dépasse le double de la norme du manganèse. Nos ruisseaux et fossés sont bordés de couleurs rouille, de taches épaisses, de pellicules irisées. La Meuse est menacée. Les sols se gangrènent, toujours plus loin, vers Rocroi, et Revin.
Dysfonctionnements, manipulations, opacité.
La justice récompense donc l'Etat, qui a laissé s'installer un fléau d'une telle gravité. L'Etat qui continue de fermer les yeux sur la multiplicité de nos toxiques, et sur la propagation du fléau. Les menaces en provenance de Métal Blanc ont porté leurs fruits. Les populations restent désinformées, alors même que la pêche, et les cultures restent interdites !
En outre, deux experts médicaux judiciaires sur trois pêchent par incompétence, omissions, et dénis, et condamnent des malades chroniques. L'expertise d'un cancer infantile rénal fulgurant, demandée par la justice, et déjà financée, cette expertise n'a pas eu lieu, alors que la victime est empoisonnée aux métaux lourds. La médecine française devrait s’aligner sur les connaissances des experts médicaux européens.
Nous avons trouvé – parmi de nombreuses anomalies, comme des hyper- phosphaturies- un déficit de cuivre, dans les cheveux de plusieurs d’entre nous, et dans la salive d’une personne atteinte. Le corps médical français peut-il expliquer et soigner un déficit chronique de cuivre, combiné à d’autres anomalies ?
L'avocat de Métal Blanc a remis ses dernières conclusions en début d'audience. Ces conclusions sont donc illégales. Et en outre, elles contiennent des logos inquiétants.  Et la situation administrative de l’usine n’est "pas régularisée", depuis 35 ans…



Le combat de Denise Schneider contre les métaux lourds (partie 2)

Mme Denise Schneider nous parle de son combat contre les métaux lourds. Atteinte elle même de cette toxicité . Son défunt mari a souffert pe...