ASSOCIATION PROTECTION DEFENSE DE L'ENVIRONNEMENT DE BOURG FIDELE
Chez Madame DOE, 41 RUE Ch. de Gaulle 08230 Bourg Fidèle
Le 24 .11.2017
Monsieur Pascal JOLY, Préfet des Ardennes
08000 Charleville Mézières
Monsieur le Préfet,
1. Le courrier du député M.PIERRE CORDIER qui vous fut destiné le 14 novembre 2017. Petite rectification
Le député M.P.CORDIER a cru comprendre que les réunions du Comité de suivi ou CSS n'étaient pas tenues dans les délais légaux. En réalité, nous nous plaignons de ne pas obtenir le programme dans les délais requis, avant lesdites CSS.
2. Pollution toujours actuelle de Métal Blanc : EAUX PLUVIALES. EAUX DE SURFACE ET EAUX SOUTERRAINES : MANGANESE
Le rapport Environnement de Métal Blanc, Année 2016 , remis à la dernière CSS du 25 juillet 2017, (c'est louable, mais il s'agit d'autocontrôles) comporte en caractères microscopiques, de couleur pâle, quasi illisible, des données qui montrent de temps en temps à la loupe des dépassements de normes. Ces dépassements sont inquiétants.
A. Exemple. Page 12 / 47, toujours à la loupe, " Année 2016 : rejets en eaux pluviales. Concentration moyenne Pb en mg/l (et non en µg/l) : 0.039 mg/l; soit 39 µg/l, seuil actuel de potabilité: 10 µg/l. Page16 /47 du rapport précité "la limite de qualité des eaux superficielles destinées à la consommation humaine : 50 µg/l", Métal Blanc cite l'arrêté préfectoral (local, sans doute) du 11 janvier 2007.
Mais la norme de potabilité de l'eau est à présent de 10 µg/l. L'Union européenne a fixé fin 2013 la teneur maximale en plomb dans l'eau du robinet à 10 µg/l. Un humain ne peut donc consommer les eaux pluviales pourtant traitées -selon le rapport de Métal Blanc- ! Et qu'en est-il des animaux ?
A noter que nombre d'autres toxiques sont en cause. Et en outre : 44 rejets non conformes en sulfates, deux rejets non conformes en DCO...L'eau de pluie n'est pas n'est donc pas vierge en DCO..."
B. S'agissant des eaux de surface, donc de la Murée, ruisseau privé, non domanial, Métal Blanc se base à nouveau sur l'arrêté précité du 11 janvier 2007. Page 15 sur 47 : " l'empreinte des rejets Métalblanc sur le milieu récepteur est faible". Evidemment, SI ON ADMET SANS COUP FERIR QUE nombre de toxiques rejetés ne sont pas pris en compte, voire niés, (manganèse ?) et si depuis des décennies les mêmes polluants, dont les sulfates, dépassent les seuils.
C. S'agissant des eaux souterraines ."Nous attribuons ces valeurs élevées- de manganèse, autour du piézomètre PZI- à la nature des sols autour de ce piézomètre"... écrit Métal Blanc. Aucun scientifique digne de ce nom ne peut prétendre à une assertion aussi légère. S'il s'agissait d'une catastrophe naturelle, l'Etat l'aurait déjà trouvée. Mais les taux hautement alarmants de manganèse dans les puits de Bourg Fidèle , et dans les eaux souterraines de Métal Blanc, n'ont jamais alarmé la Préfecture, pas même le BRGM, suite aux rapports ANTEA-agréés par la Préfecture- d'avant 2000.
L'immobilisme, et les gravissimes carences de l'Etat ont mené au déni, à la contorsion des données. Malgré nos nombreuses alertes. Les décevants et plus récents travaux du BRGM ne corroborent pas les rapports ANTEA, et d'ailleurs ne se concluent que par des hypothèses. Que Métal Blanc veut faire passer pour des réalités, confondant hypothèses et constats scientifiques avérés. Il est curieux de constater que Métal Blanc ne donne aucun chiffre, quant aux eaux souterraines sous l'usine, lors de la dernière CSS du 25 juillet 2017. Ce que j'ai relevé lors de cette dernière CSS.
Lors de ladite CSS, j'ai rectifié les dires de Métal Blanc. , j'ai affirmé que les taux très élevés de manganèse n'étaient pas dus "à la nature géologique des sols ". J'ai précisé que le BRGM n'avait émis qu'une hypothèse. Par contre, un hydrogéologue, expert auprès du tribunal, a écrit que la nature géologique des sols n'étaient pas à prendre en compte, dans notre cas de figure. Je joins un rapport de cet hydrogéologue à qui de droit. L'ayant déjà envoyé à la Préfecture, sans la moindre réponse, nos inquiétudes s'aggravent.
La Préfecture -et le BRGM- ne tiennent pas compte des données de Antea, ni de celles de la Gendarmerie Nationale Criminelle de Rosny-sous-Bois, ni celles de la Chambre d'Agriculture, ni de nos données (à nos frais, depuis des années) fussent-elles les plus alarmantes. Le BRGM ne trouve rien, là où le fléau est criant, au Grand Hongréaux par exemple. Une source au Grand Hongréaux atteint 70 µg/l en avril 1999, à 1 km 300 à l'aval de Métal Blanc, schéma ci-joint de la Chambre d'Agriculture. Les autres toxiques ne sont pas recherchés.
3. Etudes d'impact inexistantes.
A. Lettre préfectorale du 23 septembre 2005 : 6 nouvelles cuves d'affinage, illicites.
"Le 2 février 2005, l'inspection des installations classées ...a effectué une visite du site Métal Blanc...Cette inspection a mis en évidence l'exploitation, sans l'autorisation requise, de six cuves d'affinage d'une capacité totale de 5 tonnes et d'une unité de coulée continue d'une capacité de 3.5 tonnes par jour. Ces équipements concourent notamment à la fabrication des baguettes de soudure... Il appartient maintenant au Procureur de la République de décider des suites qu'il entend réserver à ce constat...D'un point de vue administratif, ...l'arrêté préfectoral du 18 avril 2005 a mis en demeure l'exploitant de déposer un dossier de régularisation pour ces installations. La demande de régularisation, hâtivement initiée, donnera lieu à une enquête publique. Enquête publique évidemment favorable à Métal Blanc, mais pas de l'avis des riverains.
AUCUNE ETUDE D'IMPACT SUR LA SANTE PUBLIQUE ET L'ENVIRONNEMENT, aucune indication quant aux composants des alliages des baguettes de soudure, suite à ces 6 nouvelles cuves d'affinage.
B. Doublement de la production de Métal Blanc imposé aux riverains. Pas d'étude d'impact. Extraits du compte rendu de la Commission de suivi de site ou CSS, du 18 juillet 2016.
L'extension de la production de Métal Blanc : son doublement ! "s'étendra sur trois années", selon le rapport CSS précité, et selon un rapport antérieur du CODERST, totalement ignoré par les riverains de Métal Blanc.. Ce doublement de production s'est imposé à l'insu des riverains. L'étude des dangers ne concerne pas l'extension, mais le classement Sévéso 3. Donc, PAS D'ETUDE DE DANGERS, QUANT AU DOUBLEMENT DE PRODUCTION DE METAL BLANC.
C. ETUDE DE DANGERS EGALEMENT INEXISTANTE ET CONTESTEE EN CAS D'INCENDIE.
DANS LE CADRE DU CLASSEMENT SEVESO SEUIL 3 DE METAL BLANC. Le rapport CODERST (ignoré par la population de Bourg Fidèle) daté le 11 octobre 2016 stipule page 13 / 23 que en cas d'incendie du bâtiment de stockage des batteries "les fumées toxiques pouvant engendrer des effets irréversibles sur l'homme pourraient sortir des limites des propriétés du site Sud Ouest de celui-ci. Néanmoins, il est indiqué que ces fumées prendraient de l'altitude et qu' ainsi aucun seuil toxique ne serait atteint au niveau du sol... Toutefois, la zone d'effets est limitée au trottoir situé le long de la clôture ".
Nous ne serions pas même au courant d'une telle allégation mensongère si nous n'avions pas eu connaissance INOPINEMENT du rapport CODERST précité, et d'autant plus si nous n'avions pas eu connaissance du rapport de la DRIRE DE L'OISE DATE LE 12 NOVEMBRE 1998.
Ce rapport concerne l'usine CEAC, à Pont Ste Maxence, dans l'Oise, installée par le bureau d'études BJ Entreprise de Métal Blanc. (une copie conforme à Métal Blanc) . Page 14 de ce rapport. " Concernant la diffusion d'un dioxyde de soufre en cas d'incendie dans le stockage de batteries usagées ...il y a lieu d'effectuer un porter à connaissance , auprès du maire de la commune, afin que la zone correspondant aux effets toxiques irréversibles jusqu'à une distance de 90 mètres des limites du stockage soit prise en compte dans les documents d'urbanisme dans les plus brefs délais".
Recevez, Monsieur le Préfet, nos salutations courtoises, mais néanmoins inquiètes.